Création le 24 mai 2019 au festival Jean de La Fontaine (Château-Thierry)
Le 9 juillet 2019 à la Semaine de Théâtre antique de Vaison-la-Romaine
Le 10 octobre 2019 à Paris (représentation privée)
Le 14 octobre 2019 à l’Université de Rouen
Le 14 novembre 2019 à l’école alsacienne, Paris (représentation réservée aux scolaires)
Le 6 décembre 2019 aux Petites Nuits de Sceaux (Orangerie du Château de Sceaux)
Le 8 Août 2021 au théâtre antique d’Argentomagus (Festival Les Millaires)
Le 25 novembre 2021 au Théâtre du Château à Eu
Du 7 au 17 avril 2022 au Théâtre de l’Epée de Bois-Cartoucherie (Paris 12)
Teaser vidéo du spectacle :
Ce spectacle a reçu le soutien de l’ADAMI.
Mise en scène Florence Beillacou
Scénographie Marie Hervé
Costumes Elise Cribier-delande
Médée Pauline Belle
Jason Vivien Guarino/Ulysse Robin
Créon Jean-Christophe Frèche
Créuse Claire Faugouin
Nérine/Cléone Florence Beillacou/Sophia Fabian
Pollux/Theudas Marceau deschamp-Ségura
Théorbe Stéphanie Petibon
Lorsque Médée est créé en 1635, la dramaturgie et la langue de Corneille font souffler un grand vent de fraîcheur sur les scènes françaises. A une époque qui ne connait pas encore les rigueurs du classicisme, le surnaturel, le spectaculaire, la violence et le macabre se manifestent sur scène avec excès. Faisant fi de toute vraisemblance, le dramaturge célèbre les pouvoirs de la magicienne Médée et les donne à voir sur scène : Médée préparant un redoutable poison au fond d’une grotte, ouvrant des portes de prison et immobilisant ses interlocuteurs à l’aide d’une baguette magique…
Cette Médée de Corneille est tout sauf « classique », ce qui explique peut-être que si peu de metteurs en scène contemporains s’y soient attaqués. Nous voulons montrer au spectateur la modernité de cette pièce, aussi bien dans sa forme de tragédie baroque, loin de l’horizon d’attente que suscite le nom de Corneille, que dans son fond, l’histoire d’une violence taboue exercée par un personnage dépeint comme profondément humain. C’est cette beauté de la forme alliée à la violence la plus extrême qui constitue le coeur de l’oeuvre et interpelle le spectateur d’au- jourd’hui. A travers les âges, de l’Antiquité à l’âge baroque, de l’âge baroque à aujourd’hui, Médée parle à nos démons, à nos fantasmes, et nous fait voir, par la force de l’imaginaire, ce que nous ne voulons pas voir : l’humanité des monstres.
Pour un théâtre baroque expérimental
Notre approche du théâtre baroque est résolument expérimentale : il appartient aux savants de s’interroger sur les réalités historiques des représentations théâtrales du passé ; quant à nous, nous pratiquons le baroque comme un théâtre résolument contemporain, à même de proposer la poésie du passé sous une forme inédite et surprenante. L’étrangeté créée par la diction baroque et par le jeu frontal des comédiens, éloigné des codes actuels de jeu, transporte le spectateur dans un univers non familier, bousculant ses habitudes.
L’éclairage à la bougie, créant une lumière rituelle en clair obscur, inspirée des tableaux baroques, permet d’évoquer des présences fantomatiques, en particulier de figurer visuellement les grands absents de la scène, les enfants de Médée et de Jason. Le décor est constitué de panneaux et de cordes dont les mouvements évoquent tour à tour le palais de Créon, la grotte de Médée, le ciel sanglant dans lequel s’élève le char du soleil, emportant la mère infanticide. Ce décor de panneaux et de lignes mouvantes représente un espace mental, le lieu subjectif de la tragédie, le labyrinthe oppressant dans lequel évoluent les consciences.
Une théorbiste, présente sur scène, rythme les changements de décor, entrées et sorties des comédiens. A la fois coeur battant du spectacle et compte à rebour vers l’issue inexorable, sa partition sera créée à partir d’improvisations lors des répétitions. Elle accompagne en particulier le personnage de Médée.
Afin de concentrer au maximum l’action, nous avons réduit le texte d’environ 1/5, et supprimé le rôle du roi Egée. La pièce sera donc interprétée par 6 comédiens incarnant Médée, Nérine sa suivante, Jason, Créon, Créuse, et enfin un comédien incarnant à la fois Pollux, l’ami de Jason, et Theudas, le messager du dernier acte.